DE L ORIGINE DES NOMS DE LIEUX A ROMILLE
Notre éminent toponymiste, René Corre, après sa conférence de mai 2011 sur l'origine de certains noms de lieux à Romillé. Vous souhaitez une explication personnelle sur un toponyme particulier, contactez-nous à partir du formulaire suivant ou de notre page Facebook https://www.facebook.com/AMPARO.ROMILLE
TOPONYMES ET MICROTOPONYMES
LA BARRE
Toponyme extrêmement fréquent en France : plusieurs centaines.
En moyen français(1330-1500) Barre signifie retranchement, clôture,barrière.
Pour J-Y Le Moing la barre serait la première fortification d'un château
protégé par un fossé.
En ancien occitan « barra » signifie « droit de circulation dont le produit est
affecté à l'entretien des routes et emplacement où se trouve l'habitation du
fermier levant le droit de barre. » (1),
Dans un grand nombre de cas le nom fait référence à une barrière de péage,
le site désigné se trouvant souvent en bordure d'une route ancienne, voire à
un carrefour.
Limite de fief, barrière de péage
BEAU CHENE
A l'époque sans doute un site sur lequel on découvre un chêne très remarquable.
BEHEUDAN
Lieu-dit nommé Beuheden sur la carte de Cassini, Beheudin au cadastre napoléonien de 1825.
Un village « le petit Beheden » existe en Andel (22) et un « Le heden »(44).
Heden est un terme breton, voire un patronyme, qui donne une idée de
longueur. Beu pourrait être une variante de bos évolué en bois.
Donc, Beuheden, Beheudan : le long bois ?
A noter que ce lieu-dit est encore tout proche du bois de Romillé.
BENOITON
Chapelle frairienne en 1702 c.à.d. lieu de la chapelle pour fêtes patronales et dévotions en l'honneur de Saint Benoît.
Les saints Benoît sont nombreux mais l'on peut raisonnablement penser qu'il
s'agit ici de Benoît de Nursie (en Ombrie), né vers 480 ou 490, décédé en 547,
fondateur de l'ordre des Bénédictins.
« Les Bénédictins de St Melaine(Rennes) administrèrent la paroisse de Romillé avant le XIIè siècle et y introduisirent la dévotion à St Benoît. Ils donnèrent son nom à la propriété que leur céda le seigneur de la paroisse et le
nom est resté à cette chapelle. (JM Launay, recteur)
A noter qu'il est le patron, notamment, des ouvriers agricoles, des fermiers.
Il est invoqué contre les piqures d'ortie(!), le poison, l'érésipèle, la fièvre, les tentations(!!).
Un lieu-dit « Saint Benoît » à Irodouer.
BERTINAIS(La)
Domaine appartenant à un sieur Bertin ou essarté par ledit Bertin lors des grands défrichements du XIè au XIIIè siècle.
Ceci nous conduit à penser que le toponyme est fort ancien.
BETHUAUX (Les)
Toponyme fort rare : le seul au parcellaire d'I-et-V. 2 « Bétuaudais »,
3 « betuel »
Hypothèse : toponyme qui viendrait comme Bétoul d'un nom de lieu planté de bouleaux(latin betulus)
BIARDEL
Dérivé du nom de famille BIARD lui- même variante de BIGARD de bi,
allemand bei = près de, et de gard = jardin d'où : clos près de la maison
Explication fournie par Gwenolé LE MENN (2). 12 « Biardel » au parcellaire
BIGNON(Le)
Toponyme très ancien et extrêmement fréquent.
De l'ancien français bugnon,buignon « source », issu du gaulois bunia ;
vieil irlandais buinne « jaillissement d'une source »
Le français beignet a la même origine : il rappelle des gonflements,bouillonnements d'une source comme le renflement d'une pâte à gâteau.
Donc : source jaillissante, creux plein d'eau, petite fondrière ou encore,
selon J-Y.Le Moing(3), source excavée en forme de cuve.
BOIS (Les)
Le mot « bois » dans sa définition actuelle « lieu, terrain couvert ou planté
d'arbres » est apparu tardivement dans le langage courant, tout au plus à
partir du XIVè siècle.Jusqu'alors le mot à l'origine des toponymes Boisse,
Boissy, Bouisse, Bouis, Buissières, Boissières (voire Bouéxière) désignait le
buis; les bosquets et boqueteaux étaient nommés en fonction de leur essence :
on parlait de chênaies, de boulaies (bouleaux), de pinèdes, etc.. » (4)
BOIS CLOS(Le)
Comme son nom l'indique. Pourquoi clos ? Peut-être une réserve de chasse.
BOIS GEAI(Le)
Du nom de son propriétaire ? En effet Geai(y) est un patronyme; variantes :
Jay, Legeai(y), « sobriquet donné en référence à l'oiseau réputé beau parleur
et vantard »(5)
BOIS MESNIL(Le)
Du nom de son propriétaire? Mesnil patronyme qui désigne celui qui habite la
maison entourée d'un lopin de terre (du latin mansionile).
BOIS(Le PETIT)
Comme son nom l'indique. Lieu proche du Bois menu.
BOIS MENU (Le)
Trois hypothèses :
1 – Bois appartenant au sieur Menu
En toponymie le terme « bois » est très fréquemment suivi du nom de son
propriétaire(ex: le bois de Pellan à Bédée; le bois Gérault, le bois Jaillard à
Médréac ; le bois Maignan à La Chapelle des Fougeretz; le bois Mézard à
Melesse; le bois Briand à Gévezé..)
2- petit bois, bois de peu d'importance, bosquet,
3- bois qui fait partie d'un dénombrement par le menu. Ce terme « menu » est
fréquent en Bretagne et correspond au fait que le vassal ( ou nouveau
propriétaire) se doit de spécifier et déclarer par son dénombrement tout ce
qui est de son fief et en dépend.
On trouve des « bois menu » à Bédée, Boistrudan, Campel, Gaël, Guignen,
l'Hermitage, Landujan,St Sauveur des Landes, Tresboeuf.
Cette dernière hypothèse est fort séduisante mais est-elle la bonne ?
BOIS PIGEON(Le)
Là encore deux hypothèses possibles :
1- bois du nom du propriétaire,
2- bois « proche d'un colombier( plutôt que d'un endroit fréquenté naturelle-
ment par de pigeons ramiers). A l'époque féodale le colombier était bâti
loin du château et les pigeons se nourrissaient sur la propriété seigneuriale » (6)
BON ESPOIR
Lieu où il fait bon vivre
BOUGEARDIERE(La)
Domaine appartenant au sieur Bougeard ou essarté par ledit Bougeard
au temps des grands défrichements (cf.ci-dessus Bertinais)
1 seul lieu-dit « Bougeardière » au parcellaire.
BOULAIS(La)
Toponyme particulièrement fréquent : 357 au parcellaire d'Ille-et-Vilaine.
De l'ancien français boul : bouleau, « arbre dont on fait les balais pour
« nettoyer les maisons et des ramons pour ballier la cheminée ». D'où le
le verbe ramoner.
Le lieu planté de bouleaux.
BOUQUILLE(le Petit et le Grand)
En l'an 1505 le lieu est dit Boquillé.
*Boquillé d'origine bretonne? Un Bosquilly à Lamballe, Boquilly en 1423.
Bod = buisson, bosquet, bois mais aussi abri, asile et Killy(quilly) =
bosquet, bocage
Evolution possible du Bod en « bou », « bos » ou « bo » et du « quilly »
en « quillé » comme dans Quillévarec en Plabennec(29), Quillévennec en
Lennon (29).
Donc, l'abri, la demeure du bosquet ? ou bien simplement un doublet(ce
qui est assez fréquent en toponymie ex: méné bré, deux termes différents
pour désigner une colline)
* Et si Bouquillé était un petit Bouqué c'est-à-dire un bief de moulin?
Ce mot est utilisé avec ce sens dans le Gers.
Autrefois existaient à Romillé les moulins (à eau) de Bouquillé, La
Draperie, Perronay, Vaunoise.
En 1513 un François de Bouquillé est propriétaire du manoir de la Touche
situé près de la route actuelle de Pleumeleuc.
BOURDONNAIS
Propriété d'un dénommé Bourdon ou essartée par ce Bourdon lors des
grands défrichements ( cf. Bertinais, Bougeardière).
En vieux français « bourdonnée » a le sens de buisson.
A noter : - Alexandre de la Bourdonnaye, dernier seigneur de Clayes, ne
déclarait, dans son aveu rendu en 1787, qu 'une moyenne justice(**) pour sa
terre de Clayes.
Bourdonnay commune de Moselle et Bourdonné commune des Yvelines.
(**) Explication de la justice seigneuriale en fin d'étude.
BOURG NOUVEAU
Les bournouveaux en 1513. Equivalent breton : Kernévez
BOUTINAIS
Patronyme Boutin. Voir signification de Bertinais, Bourdonnais.
BRANDELAIS(La)
En vieux français brande a le sens de « sorte de bruyère qui croît dans les
terres incultes ».
Brande : « ensemble de plantes de sous-bois(bruyères,ajoncs, fougères,
genets) sert, en particulier à fabriquer des palissades ou des écrans coupe-
vent »(7)
En Poitou, Saintonge, Landes Brande = bruyère ou genêt à balais.
Le lieu des brandes ou le lieu des bruyères
5 « Brandelais » au parcellaire. Brandeville commune de la Meuse.
BRAUDIERE(La)
Deux sens : soit domaine défriché par le sieur Braud(ou Béraud) soit
le lieu boueux.
En ancien français « brau » = boue, fange. 7 « braudière », 3 « braudières »
au parcellaire.
BRIEUX(Les)
Le lieu couvert de bruyères
CAGE(La)
La caige en 1513. L'enclos
En ancien français: espace clos à claire-voie, à barreaux, qui est destiné à
enfermer des animaux – en particulier des oiseaux- voire des hommes.
Un enclos qui, au Moyen-Age, pouvait peut-être aussi servir de réserve de
chasse pour le seigneur local.
CANTONS(Les)
Les coins (les angles)
Ancien français : « le ban(proclamation) doit estre crié en quatre cantons
dou champ » , « en la maison faisant le quanton de la rue »
Lieu-dit au coin du bois de Romillé.
En Poitou, Saintonge « canton » = carrefour
Le canton était aussi une mesure de surface égale à deux petits journeaux.
1 journal = surface labourable par un homme en un jour soit 34,284 ares
(mais valeur différente selon les régions).1 petit journal = 22,85 ares
CANTONNET
Petit canton ?
CASSE(Le)
Le terrain bas humide
Le terme signifierait : cuvette plus ou moins prononcée où la récolte est
maigre et où l'eau peut stagner.
En Charente, Poitou, c'est un petit fond humide, une légère dépression
dans laquelle on pratique des cultures maraîchères.
72 « casse » au parcellaire.
CHAISE(La)
La maison, le domaine
Le terme de langue oil « cheze » se retrouve en toponymie sous les
formes chaise, chaize du latin « casa » hutte, puis exploitation rurale
puis maison et probablement aussi domaine.(8) Il est possible aussi qu'il
désigne des ruines antiques.
40 « chaise » et 5 « chaises » au parcellaire.
CHAMP
Campagne, lieu non habité
Issu du latin campus le mot camp a muté en champ(1080). Il désignait à
l'origine la plaine par opposition à « mons » la montagne. Par la suite il
a pris le sens de plaine cultivée.
CHATEAU BRIAND
Briand souvent associé à moulin.
Alors, Château Briand château propriété d'un sieur Briand ou moulin
du château ?
CHAUVRAIS (La)
Lieu, espace dénudé
A noter : En novembre 1780 Gabriel GINGUENE, seigneur de la
Chauvrais (manoir datant de la 1ère moitié du XVIè) est molesté par
Olivier CHILOU et sa femme Marie BARBIER.
Un Ginguené (est-ce Gabriel ?) figure sur la liste des émigrés du canton de
Bécherel après la Révolution.
CHENE DES RUES(Le)
Le chêne (remarquable) implanté à proximité des terres à labourer
Le toponyme « rue », lui, désignerait une voie ou un lieu de passage; à la
campagne le terme aurait pris le sens de « cour de ferme » mais aussi
« d'aire de travail collectif », « d'aire à battre ».
Lieu-dit « la rue » à Langan; la rue du coin, la rue aux renards à Cardroc; la
rue Gautrelle à Bédée, La rue Guibert, la rue Gaudiche à Montauban de B...
CHESNAIS(La)-CHESNAY(Le)
Lieux plantés de chênes
243 « Chesnais », 31 « chesnay », 233 « chesnaie » au parcellaire.
CLOSE(La)
Variante de « clos » et, donc, même signification
A noter le terme « closier » nom d'un ancien métier. Le closier était
l'exploitant d'une petite métairie close gardien d'un clos, un métayer, un
jardinier.
CLOS FILOU(Le)
Terrain cultivé à proximité d'une maison et clos de haies ( pour le
protéger des animaux et peut-être des hommes).
« Dans le domaine carolingien et féodal « clos » a désigné un enclos bocagé
appartenant à la réserve seigneuriale » (9)
Filou : du nom du propriétaire (ou de l'exploitant ?)
COCHERIE(La)
Lieu où l'on élève des coqs
Le patronyme Cocherel signifie marchand de coqs.
47 « cocherie », 2 « cocheries » au
parcellaire.
CORNILLET
Hypothèse : domaine du sieur Cornillet, patronyme venant d'un Saint
Cornélius
« Le mot corneille étant plus tardif que corbeau,corbel, il n'est pas sûr que
les patronymes Cornille, Cornillon, Cornillet se soient référés à l'oiseau
alors qu'ils peuvent venir du nom de saint Cornélius. »(10)
A noter: en vieux français le verbe « corniller » se disait des vaches et
veaux qui entrelacent leurs cornes en jouant.
COUETS(Les)
Bosquet, bois, taillis
Couet est aussi un patronyme.
COUETTES(Les)
Le terme gallo « les couettes » pourrait venir du gaulois ceton ou kaiton par
le breton coet, coat avec le même sens de bosquet, bois, taillis.(11)
Mais, sur le registre paroissial de 1785 le lieu-dit est nommé « Lescouet »
soit lisière, orée, limite du bois. Retenons plutôt ce sens.
A noter: Les Couettes en Cintré(35) Lescouet en 1505, le bois taillis de
Lescouet à Irodouer.
COUPLAIS(La)
Hypothèse : domaine défriché et/ou exploité par un sieur Coupel (au
XIè ou XIIIè siècle)
Coupel > la Coupelais > Couplais
COURS(Les)
Cour succède vers 1352 aux formes cort, court, curt (980) issues du bas
latin curtis (VIè S.) lui-même venu du latin classique cohors, cohortis
« enclos ».
Le sens premier est rural : espace découvert entouré de murs, de bâtiments
(cour de ferme) puis domaine d'exploitation.
Selon Auguste Vincent « cour,cours, d'abord maison et bâtiments formant
le centre d'exploitation de la réserve seigneuriale et de tout le domaine
puis ensuite l'ensemble du domaine réserves et tenures; enfin aussi tenure
de médiocre importance. »
Nous retiendrons donc domaine d'exploitation
COUR(La) CHEVE, DURAND, THOMAS
Domaines exploités par lesdits Chevé, Durand, Thomas.
En France 6 localités dont les noms sont formés sur « cour » et 9 sur
« cours »
CRAIS(Le)
En ancien français « crais » = graisse
Hypothèse : terre grasse? Le seul lieu-dit ainsi nommé en I-et-V.
CROIX CHEMIN(La)
Carrefour
Ce pourrait être une traduction mot à mot du Breton « Croas hent »
42 « croix chemin » en I-et-V.
DIGRAIS(La)
Toponyme très rare : 2 seulement au parcellaire d'I-et-V.
A noter qu'en Normandie on parle de champ en dégrais c-à-d. incliné et
dont le haut se dénude au profit du bas.
DOUETTIERE(La)
De l'eau, de l'eau !
En ancien français « douet » est un conduit, un courant d'eau.
« Douet » : lavoir, en Finistère(variante « doué »), mare,abreuvoir, lavoir, en
Anjou, Normandie, Vendée, petit ruisseau en I-et-V., Touraine, Indre.
En Gallo « doué » = lavoir
Osons : le lavoir sur le petit ruisseau
Un lavoir en ce lieu aurait encore été utilisé dans la première moitié du XXè
siècle.
A noter : - le ruisseau du douet arrose Laillé et s'y jette dans la Vilaine, le
Douet arrose Tremblay et se jette, lui, dans le Couesnon,
- en Gascogne « adoué » = flaque d'eau
DRAPERIE(La)
Lieu où l'on fabrique du drap ou moulin à fouler le drap
Site à proximité du ruisseau de l'étang du Saut Bois où existait un moulin.
Sur le cadastre napoléonien, daté de 1825, figure le lieu-dit Clos du moulin.
DURANTAIS(La)
Domaine,terrain,défriché par un sieur Durant
12 « Durantais » au parcellaire d'I-et-V.
EPINE(L')
Lieu planté d'aubépine ou épine blanche
De grande longévité cette aubépine était souvent utilisée comme limite
entre deux propriétés.
ETANCHETTE(L')
Mare, petit étang, vivier
En vieux français « estanche » signifie étang, réservoir, lieu où l'on
conserve du poisson. Le vivier servait à garder le poisson au frais pour les
vendredis et jours de carême.
Ancien franco-provençal « estan » = étang, « estanchi » = vivier.
« Etanchat » petit étang en Berry
A noter 17 « étanchette », 88 « étanchet » au parcellaire d'I-et-V.
FAIL(Le)
La hêtraie
Nombreuses variantes : Fay, Fays, Faye, Fayet, Fayard, Fayaret, Fayan,
Fayel, Fé.
Signalons l'écrivain breton Noël du Fail, seigneur de la Hérissaye, né en
1520 au manoir de Château-Letard en Saint Erblon. Dans ses ouvrages
« les paysans des environs de Rennes, de St Herblon, Pleumeleuc, Romillé,
Clayes, St Gilles qu'il met en scène ne sont pas des personnages de fantaisie
mais d'authentiques paysans gallos. »(12)
FAUCAUDAIS(La)
Et s'il s'agissait en réalité de Foucaudais ? Foucaud patronyme.(voir ci-après Gilardais)
FOSSE LOUVIERE(La)
Toponyme assez fréquent en I-et-V.
2 hypothèses :
1- mare où s'abreuvent les loups,
2- le lieu du piège à loups
Pour Nègre (13) la fosse est un creux en terre ou mare où s'abreuvent les
loups. Dans le Vendômois on appelle fosse une mare. De toute évidence
en pays gallo « fosse » n'a jamais eu ce sens ce qui fait pencher en faveur
de l'hypothèse 2.
« Passans de là par l'orée de la touche en plain chemin(les pélerins)
tombèrent tous en une trape qu'on avait faict pour prendre les loups »
(Rabelais- Gargantua)
FROTZ(Les)
Les friches
Du vieux français fro, frot, froz : terre inculte et abandonnée
On retrouve frost dans le terme breton « fraost », inculte, en friche.
GILARDAIS(La)
Domaine d'un sieur Gilard ou terres essartées par ledit Gilard
Gilard patronyme d'origine germanique dérivé de Gilles
10 « Gilardais » au parcellaire d'I-et-V.
GOHERIE(La)
Sur le cadastre napoléonien de la commune, achevé le 25 septembre 1825,
ainsi que sur l'état des sections datant de 1827 ce lieu-dit est appelé
« la gorgerie ». Il convient, sans doute, de retenir cette appelation.
Le toponyme « la gorgerie » existe aussi à Caulnes. Dans son ouvrage
« Caulnes, mon pays » Bernard Lemarié l'explique par le fait que le
domaine en question aurait appartenu à la famille de la Gohérie.
Alain de Boisarin, sieur de la Gohérie, figure dans les anciennes réforma-
tions de la noblesse de Bretagne.
La famille de Boisarin possédait-elle aussi des terres à Romillé? Auquel
cas nous aurions l'explication c-à-d. domaine des De la Goherie.
GUE PEROU(Le)
Le gué est la partie de la rivière où le niveau de l'eau est suffisamment bas
pour que l'on puisse traverser sans embarcation.
En vieux français « gué » a le sens de fossé rempli d'eau, herbage de
terre basse et aussi d'abreuvoir. Retenons ces sens.
Pérou, nom du propriétaire, dérivé de Pierre ou encore patronyme breton
Penroux c-à-d. tête, visage au teint roux.
GUIBONNAIS(La)
HAIE(La)
L'ancien français dit : portion de forêt entourée de palissades.
Avant de devenir haie palissade liée à la motte castrale la haie a eu le sens
de terrain boisé formant limite voire de glacis, c-à-d. zone de protection
d'une petite région.
Selon A.Chedeville et Y.Tonnerre (14) les haies sont des bandes boisées,
rendues plus impénétrables par l'entrelacement des branches à la lisière,
afin de ralentir la progression d'un ennemi éventuel aussi sont-elles parfois
synonymes de « plessix »
Les haies faisaient aussi office de frontières entre les domaines.
A noter que dans un édit de l'an 864 Charles le Chauve se réserve le droit
de donner seul l'autorisation d'élever châteaux, fertés (a.fr. = citadelle,
château fort, place fermée) et haies.
A noter: à Hédé le lieu-dit « la haie de terre »
HAIE BERTHELOT(La)
Du nom du propriétaire du domaine.
HAIE MELETTE(La)
La haie meslet en 1505 et aussi sur registre paroissial de 1784.
Problème : est-ce la haie qui clôt le domaine du sieur Meslet ou une haie
plantée de néfliers?
En effet, Meslet est : soit un patronyme( venant de « merle ») soit un
nom signifiant plantation de néfliers. En vieux français « mesle » = nèfle
HARDOUIN
Domaine du sieur Hardouin (patronyme d'origine germanique).
HOTELLERIE(L')
Etablissement autrefois destiné à recevoir voyageurs et pélerins.
Le terme a en toponymie une signification proche de « hôpital ». Une
hôtellerie n'appartenait pas à l'ordre des Templiers mais à celui des
Hospitaliers de l'ordre de saint-Jean-de- Jérusalem.
Ordre des Templiers dissous par Philippe le Bel en 1312; leurs biens sont
confisqués et confiés aux Hospitaliers.
47 « hôtellerie » au parcellaire d'I-et-V. et 2 « hôtelleries ».
HOUSSINE
Lieu planté de houx
HUBERDAIS(La)
Domaine défriché par un certain Huberd (cf. bertinais, bourdonnais,
boutinais)
8 « huberdais », 1 « hubertais »(à Gosné), 5 « hubertière » au parcellaire
d'I-et-V. avec la même signification.
LANDE(La)
Du Gaulois « landa » .A d'abord signifié terrain boisé puis terrain inculte
résultant de la dégradation de la forêt.
Terrain plat, couvert de broussailles, étendue inculte.
LANDE GUINARD(La), LANDE BESNERAIS(La)
Du nom du propriétaire des lieux à l'époque de la dénomination
Besnerais : de Besnard ou Besnier ?
LANDE POURRIE(La)
Lande marécageuse ?
LANDE DU COIN, LANDE du FAIL,LANDE DE CANTONNET
Cf. ci-dessus Cantonnet, Cognet, Fail
LANDE COUVEE(La)
La lande au couvé au registre paroissial de 1786.
Couvé patronyme ou couvé toponyme qui pourrait désigner un lieu ombragé.
A noter « Le clos Couvé » à La Chapelle-Chaussée »
LAUNAY
Lieu où poussent des aunes(aulnes). L' aunaie
L'aune est un arbre des lieux humides.
Le terme « aulne » est assez récent :l'arbre s'appelait auparavant verne ou
vergne et cette appelation a subsisté au sud de la Loire. A noter qu'en Breton
gwern ou vern se traduit par aulnaie mais aussi par marais, zone humide.
LAUNAY MAURY
Du nom du propriétaire ou de l'occupant du domaine à l'époque.
Le patronyme Maury peut être une aphérèse(contraction) d'Amaury, d'origine
germanique, ou se référer à la couleur sombre de la peau, comme celle d'un
Maure.
LAUNAY PAS DE L'OIE
Le lieu des aulnes au passage de l'eau.
« Pas » signifie souvent « gué » mais également défilé, passage étroit d'un
chemin.
Launay est particulièrement fréquent en I-et-V. : 885 au parcellaire, seul ou
en composition et souvent suivi d'un nom de personne comme, par exemple, à
La Chapelle- Chaussée avec Launay-Boutté, Launay-Quenouillère, Launay-
Rollet ou encore à Gévezé Launay-Geffroy, Launay-Milon, Launay-Renault.
LAUNAY PIGEON
3 hypothèses pour ce « pigeon »:
1- patronyme,
2- se rapporterait à l'existence d'un colombier plutôt qu'à un endroit fréquenté par des pigeons ramiers; à l'époque féodale le colombier était bâti loin du château et les pigeons se nourrissaient librement sur la propriété seigneuriale (15)- Notons qu'à proximité nous avons les lieux-dits Haute et Basse
Pigeonnais et la Motte Alvotte (vraisemblablement site d'un château à
l'époque féodale),
3- lieu marécageux? Une très ancienne racine hydronymique pik/pig qui
se lénifie(s'atténue) en pige et des siècles après son invention est
rapprochée du mot pigeon par les hommes auxquels le terme était familier.
LAUNAY SAINT PERN
Aulnaie du nom du saint Breton.
St Pern, Sant Padern en Breton, un des sept saints de Bretagne avec Corentin,
Pol de Léon, Tugdual, Samson, Malo, Brieuc. Avant d'être le premier évêque
de Vannes, vers 467, il fut moine en Grande-Bretagne et pèlerin en Palestine.
Pourquoi le nom de ce saint en ce lieu ? Mystère à éclaircir. Nous avons
aussi le village de St Pern.
LIGROUAIS
Le seul au parcellaire d'I-et-V. Noté Legrouais en 1827.
Legrou, Legroux variantes du patronyme Legros dans l'Ouest.
Alors, domaine du sieur Legrou ?
LORGERAIS -L'ORGERAIS
Endroit où l'on cultive l'orge
En vieux français « orgeril » = champ d'orge « Céréale peu cultivée dans nos régions l'orge (Breton heiz) n'apparaît
pratiquement jamais dans la toponymie de Basse-Bretagne sinon comme
déterminant de parcelles : liorz an heiz – le courtil à l'orge- qui correspond
à l'orgerais, l'orgère ou l'orgerie que l'on retrouve en Haute- Bretagne et Nor-
mandie. »(16)
MALABRY
Le mauvais abri
Mauvais abri parce que léproserie.
« A la maladrerie(léproserie) doivent être rattachés les « malabri » que l'on
trouve en Bretagne.Quand la lèpre a disparu maladrerie n'a plus été compris
et est devenu malabri ferme isolée ou hameau généralement sur un sommet
et entouré de terres cultivables c-à-d. ne méritant en rien ce surnom péjora-
tif.(17) 45 « malabry(i) » au parcellaire.
MARDELLES (Basses et Hautes)
Terrain bas, marécageux où l'herbe pousse en abondance
En vieux français « enfoncement quelquefois boisé; terrain effondré
par le passage d'eaux souterraines; excavation parfois boisée ayant la forme
d'un cône tronqué et renversé »
A noter aussi dans le « Dictionnaire des parlers du Bas-Maine » de G.Dottin
mardelle : sorte de tourbière recouverte d'herbe.
29 « mardelle » et 27 « mardelles » au parcellaire d'I-et-V.
Bas et Haut (revoir)
MENAUDIERE(La)
Domaine d'un sieur Menaud ou essarté par un nommé Menaud
(cf. Bougeardière, Braudière)
MENEHIL(Le)
Maison de refuge
Le toponyme Ménéhil indique l'existence en ce lieu d'un ancien minihy.
« Un minihy était un lieu anciennement habité par un solitaire ou quelques
religieux dont le pieux souvenir avait consacré l'inviolabilité et la franchise
même pour les criminels qui parvenaient à s'y réfugier. »(18)
Pour minihy le moyen breton dit : lieu de refuge ou zone de franchise d'un
monastère ou d'un ermitage et maison de refuge.
A noter : à Romillé le ménéhil serait à l'origine du Temple; à Quédillac
le minihy fut donné, en 1024, à l'abbaye de St Méen-Le-Grand par les
princes bretons Allain et Eudon et leur mère Havoise.
METTRIE(La)
Toponyme très fréquent en I-et-V. : 46 « mettrie » et 63 « metrie » seuls
ou en composition, comme « la mettrie du chanoine » à St Malo.
Métairie
Le terme « mettrie » est la variante de métairie dans les parties gallèses
des Côtes d'Armor et d'I-et-V. Ce mode de tenure d'une exploitation agri-
cole consistait en un partage des productions entre le propriétaire et le
métayer(penser au patronyme).
METTRIE CHASSAULT(La)
La métairie propriété d'un dénommé Chassault
A dû, en 1796, faire l'objet d'une vente et ce en qualité de bien d'un émigré.
Quel émigré ?
MOLANS(Les)
En latin mola = meule, meule de moulin
En vieux français molant, moulant, meulant : a) celui qui donne à moudre,
qui est tenu de moudre b) qui conduit au moulin
A proximité de ce lieu nous avons, sur la commune de Langan, le lieu-dit
« le vieux moulin ». Par ailleurs, « les molans » sont tout proches du
ruisseau de l'étang du Saut Bois.
Le chemin qui conduit au moulin
MONNERAIS(La)
Le domaine de Monnier ou du meunier
MOTTE(La)
En vieux français mote, motte, mothe = tertre, colline, élévation, monticule,
maison seigneuriale, château bâti sur une éminence.Ce toponyme est très
fréquent en France et en I-et-V., seul ou en composition : 19 communes en
France, 819 « motte » au parcellaire. Terme souvent suivi d'un nom de
personne.
Tertre artificiel
La motte castrale(du latin castra =camp), comme c'est le cas à Romillé, est
un ouvrage de défense médiéval édifié du début du Xè à la fin du XIIè
siècle, de 10 à 15 mètres de hauteur sur 30 de diamètre environ. Il en existe
dans toutes les régions d'Europe.
Sur cette motte fut édifié le premier château fort, en bois, de la commune,
château détruit à la fin du XVè ou début XVIè.
A noter que sur la motte jouhan de Hédé fut construit le château en bois
primitif qui fut pris par les Anglais de Henri II en 1163.
MOULIN DE VAUNOISE(Le)
Comme son nom l'indique : moulin sur la rivière « la Vaunoise »
Ci-après signification du toponyme « Vaunoise »
NOE(La)
Terrain bas et humide, marécageux, servant de pâture
Issu du latin médiéval « nauda ». Ancien occitan « nauta » = marécage
Toponyme extrêmement fréquent en I-et-V., seul ou en composition.
Quelques exemples : La noë à Bédé, Irodouer, Langan, Parthenay de B...;
Les noës à Pleumeleuc...; la noë Mahé à St Brieuc des Iffs, la noë de
Beaumont à Combourg...
NOE GAULTIER, NOE ISAAC
Noms des propriétaires des lieux
OSIER(L')
L'oseraie (plantation d'osier)
« ...arbuste des lieux humides dont les longues branches fines et souples
servaient à la confection de paniers et de mannes » (19)
Au parcellaire 87 « osier », 17 « osiers »
PAS DE L'OIE(Le)
Le gué, le passage de l'eau
L'eau est très présente en ces lieux : à proximité nous avons les lieux-dits
Launay pas de l'oie, Launay Pigeon, les Ruisseaux et le ruisseau du Temple
passe tout près.
PAS LOUP(Le)
le lieu de passage du loup
Le « pas » signifie aussi gué et également défilé, passage étroit d'un chemin; il peut parfois aussi être l'entrée d'un champ.
PERRON(Le)
Difficile ici de donner le sens exact du toponyme dans la mesure où
dans son dictionnaire de l'ancien français Godefroy fournit plusieurs
explications : grosse pierre destinée à recevoir une inscription et à garder
le souvenir de quelque événement; barrière qu'un chevalier posait dans un
chemin pour empêcher qu'on ne passât sans l'avoir combattu; barrière,
ou clôture, placée aux abords d'un héritage quelconque et à quelque
distance du lieu d'habitation; cour féodale ...Suggérons : grosse pierre marquant une limite de fief
A noter : la seigneurie et l'ancien manoir du Perron à Romillé appartinrent
successivement à la famille Colin, au XVè , à Pierre de la Douesnellière,
seigneur du Fail, en 1500 et à Thomas Trémaudan en 1677.
137 « perron » au parcellaire, seul ou en composition.
PERRONAY (La)
Paironnaye en 1711, siège d'une haute, moyenne et basse justice. Seul
le seigneur haut justicier avait le droit de vie et de mort et pouvait faire
dresser des fourches patibulaires c-à-d.des gibets à plusieurs piliers, par
opposition à la simple potence. Voir ci-après « justice seigneuriale ».
Seigneurie, manoir, chapelle. Une chapelle existait déjà lorsque le prieur
de l'abbaye de Montfort vint bénir, le 30 mars 1653, la première pierre du
nouveau château.
Toponyme formé sur « perron »?
PIERRAY
Le Pieroys en 1505.Toponyme formé sur le terme « pierre ».
Sans doute une voie très ancienne ayant nécessité soit un pavage soit un
fort empierrement.
La route ( le chemin) empierré
PINCLOCHE
« Pinloche » sur la carte de Cassini.
Une hypothèse, peut-être osée : si pinloche était, en réalité, un« penloche »
c-à-d. une forme bretonne à décomposer en « pen », le bout,la tête et
« loche » (loc'h), étang, nous aurions la signification : le bout de l'étang.
Ce lieu-dit est tout proche de l'étang de Perronnay
PLACIS(Le)
Terrain plat, espace découvert (sans doute entouré d'une plesse car
selon le dictionnaire Godefroy « placis » est synonyme de « plessis ».
Lambert, Riffaut, Rouault, Verdys : noms des propriétaires
PLANTY(Le)
La plantation
Dans le Lyonnais « planti » est le nom donné aux jeunes vignes. Dans la
Manche « plantis » est une haie vive coupée tous les ans.
PLERIE(La)
Ce toponyme, unique en I-et-V., a pu donner son nom aux nombreux
Plerie que l'on remarque sur les relevés des mariages de Romillé entre les
années 1611 et 1792 ou, au contraire, les Plerie, propriétaires des lieux, ont
tenu à se distinguer en laissant leur nom à leur domaine.
La prairie ?
PLESSIS BALISSON(Le)
A l'origine « plessis » désigne le rudimentaire château de bois protégé
par une plesse c-à-d. une clôture, une haie en branches entrelacées.
A noter, le Plessis- Balisson la plus petite commune des Côtes d'Armor( 8 ha),
et de Bretagne, enclavée dans le territoire de Ploubalay.
Balisson est un patronyme.Les « plessis », « plessix » sont très fréquemment
suivis d'un patronyme.
PONT ES PIES(Le)
Aucun rapport sans doute avec les oiseaux. S'il s'agissait des oiseaux on
aurait plutôt eu « le pont aux agasses ».
En ancien français « pie » signifie : division d'un territoire rural ou sole
c-à-d. poutre, solive.
Alors, « le pont es pies » pont d'accès aux parcelles ou le pont aux poutres?
Au choix.
PONT SEE(Le)
Sur le cadastre napoléonien le lieu est dit « le pont sec ». Ce cadastre ne
détient pas forcément la vérité en matière de toponymie mais, curieusement,
au parcellaire d'I-et-V. on dénombre 21 « pont sec ».
Pont sée (du nom du propriétaire) ou Pont sec ? (Sec aussi patronyme.
Pensons aux nombreux Le Sec, Le Sech, Le Sec'h (vieux breton sec)
POULNAIS(La)
Village de la Poulenaye en 1468.
Domaine d'un sieur Poulnais
Le patronyme aurait son origine à Irodouer. 12 « Poulnais », 2 « Poulnai »
au parcellaire.
PRE BUSNEL(Le)
Pré appartenant à un dénommé Busnel
QUINFROMEL
Le premier élément « quin » est assez obscur mais d'ordinaire il évoque
l 'eau. Le deuxième élément est très probablement le nom de personne
Fermaël.
Le ruisseau de Fermaël
N'oublions pas notre ruisseau en ce lieu.Le manoir actuel daterait de 1727.
RABINE(La)
Toponyme extrêmement fréquent en Bretagne mais son sens varie selon la
zone dans laquelle il se situe. En Finistère on emploiera le terme « ribin »,
ouverture dans une haie ou un talus ou, encore, une clôture pour permettre
l'entrée de bestiaux dans un pré, un parc; en Haute-Bretagne il s'agit d'une
allée d'arbres de haute fûtaie menant à une maison de noblesse, un manoir,
ou à quelque monastère.(20)
En I-et-V. 151 communes sur 362 comptent un lieu-dit « rabine », seul ou en composition, 117 en Côtes d'Armor, 45 en Morbihan, 21 en Loire-Atlantique
aucune en Finistère.
RANHE
Toponyme sans doute d'origine bretonne.Dans ce cas, il convient de le
décomposer en ran et hé.
Ran veut dire parcelle, lot de terre, ensemble de terres nécessaires à une
cellule familiale, part d'héritage.(21) Hé peut être un patronyme et aussi
signifier haie, rempart de terre, retranchement.
Parcelle entourée d'une haie ou terres du dénommé Hé
ROCHE TRILLARD(La)
La roche signifiait, à l'origine, colline rocheuse, butte rocheuse puis le terme
a désigné la hauteur sur laquelle était bâti un château.Trillard patronyme.
Le château du sieur Trillard
Pour mémoire : Mathurin Trillard, notaire, est maire de Romillé de 1830 à
1837.Il a succédé à Nicolas Lebrument, médecin, qui officia à partir de 1815
RUE(La)
Du latin « ruga » : sillon, chemin, la rue désignerait une voie, un lieu de
passage, mais aussi une place et, par extension, un quartier de ville ou un
hameau. A la campagne le terme désignerait plutôt une cour de ferme,
une aire de travail collectif, une aire pour le battage et/ou le foulage.
Aire de battage et/ou de foulage
SAUT BOIS (Le)
Le saut, ou sault, du latin saltus, signale les régions de bois et de pacages,
également les zones incultes à la périphérie des territoires cultivés. Saltus
a aussi le sens de gorge, défilé. Optons pour défilé forestier.
TEMPLE(Le)
Manoir, propriété de l'ordre des Templiers
Ordre des Templiers fondé à Jérusalem en 1118 par un chevalier Champenois
Hugues de Payns et huit autres croisés français et ce pour protéger les
pélerins, défendre la terre sainte. Ordre dissous par Philippe IV le Bel en
1312. Au XVIIIè le domaine du Temple comprenait la métairie de la Mettrie,
affermée 300 livres par François ALLAIN, prêtre de la paroisse en 1708, et
les baillages de Langan, Miniac, Montfort, Irodouer et Hédé.(22)
THELEHAIS(La)
Lieu planté de tilleuls
TOUCHE(La)
Toponyme particulièrement fréquent en zone de parler gallo.
Réserve de bois à la limite de la forêt et des défrichements.
En Haute-Bretagne on y construit au XVIIè de nombreux châteaux et
manoirs.
TOULAN
Nom de lieu d'origine bretonne, à décomposer en Toull, trou, creux, percée
mais aussi entrée, passage, et lann, lande, ajonc
Le passage dans la lande
M.Priziac traduit, lui, par « le coin à l'ajonc ».Nous préférons la première
hypothèse.
« Le terme « toull » évoque les défrichements et la formation de nouveaux
villages aux dépens de la lande. »(23)
VAUNOISE
A signaler : 1- la commune de Vaunoise dans l'Orne,
2- le lieu-dit Vaunoise au village de Trois-Monts(Calvados),
3- Fontaine Vaunoise à Nesle-le-Reposte(Marne)
Valnoise souvent mis pour « vaunoise ». Sans doute, du latin « vallis »
( vallée, vallon) et « noxia » (nuisible). La vallée peut apparaître nuisible
quand la rivière est en crue et que l'eau recouvre les cultures.
Osons la vallée noyée, inondée
Un Jean de Vaunoise archevêque de Dol de 1188 à sa mort en 1198.
VILLE(La)
D'abord domaine agricole puis « village » par suite du développement de
la population. Le terme « Ville » correspond au Ker breton.
La Ville Ferré, Gaultier, Mahé, Oger, Greffier, du nom des propriétaires
des villages ou défricheurs des domaines ou encore premiers occupants
desdits sites.
Notes :
- Parcellaire d'Ille-et-Vilaine
Il est un relevé de tous les toponymes(lieux-dits et écarts) et microtoponymes (parcelles) du département.
- Justice seigneuriale
Trois degrés : haute, moyenne et basse justice.
Haute : le seigneur (ou son juge seigneurial) peut juger toutes les affaires civiles ou criminelles (à l'exclusion des cas royaux : lèse-majesté, fausse monnaie, port d'armes) et prononcer toutes les peines dont galère, bannissement et peine capitale. Il a le droit d'avoir des fourches patibulaires (gibets à
plusieurs piliers par opposition à la simple potence), pilori, carcan.
- Moyenne : le seigneur peut juger rixes, vols, injures..Il a un rôle important au civil (successions, protection des intérêts des mineurs...). Ne prononce qu'amendes -jusqu'à 75 sols -et peines de prison
- Basse : peut juger toutes les affaires relatives aux droits des seigneurs dont les cens et rentes.Doit posséder sergent et prison afin d'y enfermer tout délinquant avant de le mener au haut justicier.
AUTEURS CONSULTES
(en référence aux chiffres cités dans le texte)
(1)- Xavier GOUVERT- « Problèmes et méthodes en toponyme française » (2)- Gwenolé LE MENN- (3)- Jean-Yves LE MOING- « Noms de lieux de Bretagne » (4)- Samuel PERRICHON –
Rennes 2 (5)- Albert DAUZAT-Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France (6)- Michel PRIZIAC- »Les noms racontent la Bretagne » (7)- Robert DEGUILLAUME- «
DictionnaireFrançais-Gallo/Gallo-Français » (8)- Auguste VINCENT- « Toponymie de la France » (9)- Xavier GOUVERT- (ouv.cité)(10)- Jean-Louis BEAUCARNOT- « Les noms de famille et leurs
secrets »(11)- Jean-Yves LE MOING- (ouv.cité)(12)- Henri POISSON et Jean-Pierre LE MAT- « Histoire de Bretagne »(13)- Ernest NEGRE- « Toponymie générale de la France »(14)- CHEDEVILLE et
Y.TONNERRE(15)- Michel PRIZIAC-(ouv.cité)(16)-Jean-Marie PLONEIS- « Toponymie celtique »(17)-J-C.SOURNIA et M.TREVIEN(18)-Paul BANEAT- »Le département d'Ille-et-Vilaine »(19)-Michel
PRIZIAC-(ouv.cité)(20)-Gwenolé LE DUC(21)-Jean-Yves LE MOING-(ouv.cité)(22)-Paul BANEAT- ouvrage déjà cité (23)-Albert DESHAYES- « Dictionnaire des noms de lieux bretons »